Pour une filière cacao durable à Madagascar
Organisateurs

Séquençage des actions : rootchaining

Le rootchaining est une méthodologie permettant de structurer les actions phares en séquences causales. L’objectif est de faire interagir des groupes de 4 à 5 personnes afin qu’elles partagent leurs attentes et visions de la façon dont à leurs yeux devrait se déployer la mise en place de la filière cacao. Il y a également un enjeu d’engagement en laissant les participants se projeter dans le futur, ainsi qu’un effet consensus de par la méthodologie employée.

Comment lire une cartographie cause-conséquences ?

  • Les actions sont liées entre elles selon des relations de « cause à effet », ou à minima de « contribution à ». Le lien A àB signifie donc que l’action A conditionne ou à minima favorise la réalisation de l’action B
  • Inversement, l’action B peut voir son effet réduit ou annulé si l’action A n’a pas été préalablement réalisée
  • Les actions à gauche du graphe conditionnent donc la réalisation des actions plus à droite, dont la réalisation se voit démultipliée par le fait de la réalisation des actions à gauche
  • Une double flèche indique que les actions sont mutuellement dépendant et devraient donc idéalement se mettre en place de façon concomitante
  • L’absence de lien entre deux actions signifie soit qu’il n’existe pas de lien entre elles, soit que les participants n’ont pas su ou voulu se prononcer sur leur causalité

Les participants, par groupe de 4 à 6 personnes, se sont servi des tablettes mises à leur disposition pour répondre aux challenges proposés par l’algorithme du rootchaining.

  • A noter cependant que, pour des raisons linguistiques, un certain nombre de participants se sont regroupés pour réaliser l’exercice en langue Malgache à l’aide d’un traducteur. Ceci a pu dans une certaine mesure induire un léger biais de représentativité. Il a en partie été compensé par un échange postérieur durant lequel ils ont fait valoir leur opinion.

Le résultat du rootchaining se présente page suivante, dont on peut tirer les grandses leçons suivantes :

  • Lecture horizontale du graphe :
    • Les actions se situant à gauche, à savoir ( K ), ( H ), ( J ) et ( I ) constituent en quelque sorte le « cœur du réacteur » : la conviction selon laquelle les principes du développement durable via le respect des normes et la mise en place d’une indication géographique et d’un observatoire du cacao, sont indispensables et conditionnent la pérennité et le développement de cette filière
    • En effet, ces 3 éléments, ainsi que l’action I concernant les problèmes de sécurité, permettront à la filière de s’organiser, se professionnaliser et in fine généreront de meilleurs revenus pour ses acteurs ( C ). Cette organisation devra en outre être cohérente avec un plan de circulation des marchandises
    • Cette structuration de la filière permettra en conséquence de financer de nouveaux programmes de recherche et développement et en particulier en agroforesterie, lesquels contribueront à gagner en résilience face au changement climatique et à la déforestation
    • Par ailleurs, les participants pressentent que le plan de circulation des marchandises ( B ) contribuera significativement au désenclavement « durable » (dans le temps) des zones de production ( A ). Cette organisation durable et le désenclavement des zones de production permettra en outre de redynamiser les programmes de formation et renforcer les capacités (dans le sens compétences), ( G ) dont celles requises pour répondre aux enjeux du changement climatique ( D )
  • Lecture verticale du graphe
    • On peut séparer le graphe en deux zones : la zone du haut (K, H, J, C, E, D et F) concerne des actions pour lesquels les participants ont en quelque sorte « la main » alors que les actions de la zone du bas (I, B, A et G) sont plus dépendantes des institutions régaliennes de l’état : sécurité, éducation, commerce…)

Une structuration durable de la filière doit donc nécessairement passer par un engagement fort des institutions à ses côtés, chacun remplissant le rôle qui lui est indu.