Pour une filière cacao durable à Madagascar
Organisateurs

Ingénierie

Pour répondre aux objectifs du séminaire et optimiser les résultats attendus, nous avons développé une approche en 3 étapes, et proposé d’accompagner le processus par le déploiement d’une plateforme en intelligence collective, Do Tank.

S’inspirer et se former

La première étape consiste à donner la parole aux différents acteurs qui, aujourd’hui et demain, peuvent contribuer au succès de cette démarche. Le programme inclue :

  • En amont : une cérémonie d’ouverture, destinée principalement aux autorités politiques et scientifiques
  • Durant le séminaire : à des conférences, exposés, tables rondes, pour débattre des enjeux de chaque typologie d’acteurs
  • En aval : une parole donnée aux autorités malgaches afin qu’elles puissent donner leur ressenti des résultats du séminaire, donner une vision des prochaines étapes et de leur contribution au déploiement des futures actions

L’objectif de cette étape est de permettre aux acteurs de mieux se connaître, de prendre connaissance des enjeux et attentes de chacun d’entre eux, et de s’informer de l’état de l’art en matière de développement d’une filière au regard des contraintes règlementaires, scientifiques et sociétales.

Contribuer et partager

L’intelligence collective est un processus qui implique que chaque partie prenante puisse contribuer avec des idées et des questions, en toute transparence et bienveillance, à partir d’un diagnostic partagé en amont (phase 1.1). Il ne s’agit pas de « convaincre » d’une approche et travailler, même de façon collaborative, à la résolution des problèmes, sinon de « co-construire » ensemble sur des solutions.

L’objectif est de graduellement faire passer les participants du rôle de « partie intéressée » à « partie prenante », en les rendant acteurs et contributeurs d’une démarche.

Au-delà de simplement contribuer avec des idées et de partager ses questionnements, attentes, craintes, il est également nécessaire d’accompagner le processus d’une démarche de structuration de ces contributions, afin que le dialogue engagé puisse avancer vers des solutions partagées, le tout en toute transparence.

La méthode de travail proposée est la fleur de lotus, laquelle, pour l’occasion, a été rebaptisée « fleur de cacao »

Visuel du support utilisé pour l’animation 

Cette animation consiste à faire travailler les participants sur les enjeux liés aux thématiques abordées, puis, pour chaque enjeu, de pouvoir s’exprimer sur des actions concrètes à mettre en place pour y répondre. En raison du nombre élevé de participants (plus de 100 personnes), leur hétérogénéité et les 3 thématiques centrales du séminaire, la méthodologie s’est déroulée comme suit.

Temps 1 : contribuer

Les participants ont été séparés en deux groupes distincts par le comité organisateur :

  • Thème 1 : Garantir une production de qualité
  • Thème 2 : Gouvernance de la filière et interactions avec le territoire

Au sein de chaque groupe, les participants ont rejoint une des 4 tables de fleur de cacao prévues et ont suivi la même procédure. Un animateur de séance a été préalablement formé la veille pour animer chaque séance.

Les participants devaient définir par consensus quels étaient au maximum les 8 enjeux principaux liés à leur table, en apposant des post it sur les 8 fleurs « enjeu ». Puis, pour chaque enjeu, ils pouvaient librement proposer des actions, sans limite de nombre et selon leur connaissance des enjeux.

Temps 2 : consensus

L’étape suivante consiste à rassembler chacune des 4 tables de fleur de cacao autour d’une table de consensus, animée par Thierry Conraud et David Roger respectivement pour les thèmes 1 et 2. Le même procédé a été suivi que précédemment : les porte-parole de chacune des 4 tables ont successivement partagé les enjeux auxquels ils étaient arrivés, et un consensus a été créé afin de limiter le nombre total à 8 enjeux clés.

Enfin, une discussion a été engagée afin de faire 4 propositions d’actions phares pouvant répondre à l’objectif initial de chaque thème.

Temps 3 : partage des résultats

Dernière étape, les porte-parole de chaque thème ont tour à tour présenté les résultats de leurs travaux aux membres des tables de l’autre groupe en séance plénière : la liste des enjeux obtenus ainsi que les 4 ou 5 actions phares auxquels ils sont arrivés.

  • Cas du thème 3 : Valoriser la qualité du cacao malgache sur ses marchés

Ce thème ayant été jugé très lié à la règlementation et aux respects des normes, il a été décidé de le traiter en plénière via des conférences et tables rondes, à l’issue desquelles il a été demandé aux différents intervenants de faire une recommandation d’action phare. Ces recommandations ont été compilé et un échange s’en est suivi avec la salle pour déterminer 3 actions phares. A noter qu’à tout moment, les participants ont pu poser des questions, soit directement en session, soit via la plateforme en intelligence collective Do tank

Converger et planifier : le root-chaining

L’objectif de cette étape est de passer d’une liste d’actions disparates et décontextualisées les unes des autres à un plan d’action partagé, consensuel et optimisé en temps et ressources. Il ne s’agit pas encore à ce stade du plan d’action national du cacao, mais de sa structure et organisation afin qu’il prenne en compte l’ensemble des attentes, freins et potentialités partagées par les participants durant les étapes antérieures du séminaire.

La méthode employée est celle du rootchaining (littéralement séquençage – racine en anglais, ou séquençage cause conséquences), méthode développée par C3 et déployée depuis plus de 10 ans sur toutes sortes de problématiques pour lesquels il était important de co-construire un plan d’action. Cette méthode est particulièrement efficace dans le cadre de l’animation de filières.

Les participants au séminaire ont été répartis en groupes de 4 à 5 personnes autour d’un animateur préalablement formé à la technique d’animation et au processus de root-chaining. En tout, onze groupes ont ainsi été formés et ont pu utiliser, via des tablettes mises à leur disposition, le logiciel de rootchaining.

Ils devaient répondre successivement à des questions entre paire d’actions phares préalablement déterminées durant la fleur de cacao. Chaque question était toujours identique : existe-t-il selon vous un lien de cause à effet entre chaque paire d’idées présentées ? Quatre réponses possibles :

  • Item A contribue ou est une condition préalable, même partielle, à la réalisation de l’item B
  • Item B contribue ou est une condition préalable, même partielle, à la réalisation de l’item A
  • Les items A et B son co-dépendants et doivent être idéalement déployés conjointement
  • Les items A et B sont indépendants l’un de l’autre

Les participants débattent entre eux, choisissent l’une des 4 réponses possibles et la valident dans l’application. Celle-ci leur propose alors le challenge suivant, jusqu’à épuisement des combinaisons possibles.

 

A la fin de l’exercice, le système procède à la compilation des votes et génère une cartographie causes-conséquences des actions phares. Celle-ci permet de visualiser un ordre logique et consensuel des actions à mettre en place.

Communiquer et s’engager

Le troisième jour du séminaire, les résultats du travail collaboratif ont été présentés aux autorités malgaches et aux bailleurs